Notre travail se poursuit maintenant, dans le futur et pour le futur
Le projet Ji Ni Beseya, au Mali. Crédit : Guilhem Alandry - WaterAid
Par : Tania Vachon, directrice de l’Art social pour le changement de comportement chez One Drop
C’est aujourd’hui qu’a lieu la Journée mondiale de la santé, une journée qui prend une importance particulière cette année, alors que le monde entier s’unit dans une bataille contre la pandémie de COVID-19. Nous profitons de cette occasion pour souligner le rôle essentiel joué par les travailleurs et travailleuses de première ligne partout dans le monde : des médecins aux infirmières, en passant par les sages-femmes, les employés d’entretien ménager, les acteurs gouvernementaux et les membres des communautés. Aujourd’hui, One Drop est plus déterminée que jamais à avoir un impact positif grâce à ses initiatives concernant l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Notre travail se poursuit maintenant, et il se poursuivra dans le futur.
En 2018, One Drop s’est engagée auprès des Nations Unies, se joignant à d’autres organisations de premier plan pour garantir l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène (EAH) dans les établissements de soins de santé. Depuis, nous n’avons cessé de répéter l’importance d’un effort international combiné pour l’adoption de pratiques saines en lien avec l’EAH dans les établissements de soins de santé du monde entier, à la fois pour combattre les maladies infectieuses comme la COVID-19 et pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Aujourd’hui, nous ne nous attarderons pas sur les statistiques marquantes, mais vous donnerons plutôt un aperçu du travail qui continue à être fait dans deux de nos projets actuels.
Actuellement, au Malawi
Dans les districts de Chitipa, Kasungu et Salima, au Malawi, One Drop travaille à la réduction des taux de mortalité des mères et des nouveau-nés en collaboration avec son partenaire d’exécution CowaterSogema et les autorités locales de santé publique. Nous sommes à l’œuvre pour améliorer les comportements d’hygiène et d’assainissement, comme le lavage des mains au savon aux moments critiques chez les médecins, les infirmières et les sages-femmes. Dans le même ordre d’idée, nous travaillons à augmenter le lavage des mains au savon et l’usage des latrines chez les femmes enceintes et leurs accompagnateurs qui viennent séjourner dans les établissements de soins de santé avant l’accouchement.
Comment abordons-nous la question du lavage des mains avec les travailleurs dans ces établissements? Nous nous servons de l’art pour susciter leur engagement et leurs émotions. Nous utilisons des activités participatives, des jeux et d’autres interventions artistiques, incluant des murales communautaires et des « coups de pouce (nudges) visuels » comme des empreintes de pieds peintes sur le sol menant stratégiquement à une station de lavage des mains dans les maternités participantes. Autre exemple, un des musiciens bien connus du pays, Skeffa Chimoto, a lancé des ateliers de cocréation avec des agents de santé des districts. La pièce finale, une chanson rythmée, sera diffusée à travers les hôpitaux grâce aux systèmes d’interphones ainsi qu’à la radio et sera partagée auprès des travailleurs de la santé sur l’application WhatsApp et via d’autres plateformes numériques. « Lavez vos mains avec du savon. Cela protège vos patients et vous protège également! »
Comment aborder le lavage des mains au savon ainsi que l’utilisation des latrines, l’allaitement maternel exclusif et l’administration de sels de réhydratation orale avec les femmes enceintes? Nous travaillons de la même façon : nous utilisons l’art pour susciter leur engagement et leurs émotions. Nous travaillons avec des artistes locaux pour créer des activités d’Art social pour le changement de comportementMC — comme de la sculpture d’argile, du théâtre participatif et de la peinture de murales — qui se transforment en messages durables qui ont un impact à long terme.
Actuellement, au Mali
Notre première initiative pilote dans un établissement de soins de santé, dans le district de Bla, au Mali, a permis d’augmenter de 20 % le lavage des mains au savon chez les patients fréquentant l’établissement. Avec notre partenaire d’exécution WaterAid Mali et notre partenaire d'art social, Centre Culturel Kôrè, nous nous efforçons de reproduire et d’améliorer ces résultats en effectuant davantage de recherches et d’analyses sur les croyances, les normes sociales et les attitudes qui peuvent avoir un impact sur l’action de se laver ou non les mains avec de l’eau et du savon, et sur le moment où cela se produit.
Grâce à des entretiens avec des praticiens, des administrateurs et des patients, nous sommes en train de concevoir une nouvelle initiative visant à réduire les obstacles structurels, technologiques et psychosociaux qui empêchent les gens de se laver les mains aux moments critiques. Nous développons également des moyens d’adapter nos méthodes de collecte de données pour qu’elles respectent toutes les mesures de distanciation sociale mises en œuvre au Mali en lien avec la COVID-19. Nous poursuivons ce travail important tout en nous adaptant aux nouvelles circonstances pour assurer la sécurité de tous.
Maintenant plus que jamais, nous devons continuer notre travail, ensemble.
Alors que notre engagement envers l’EAH dans les établissements de soins de santé est plus fort que jamais, nous devons nous rappeler que des comportements comme le lavage des mains avec du savon sont souvent adoptés en réponse à une crise, mais qu’ils sont trop souvent abandonnés une fois le sommet de la crise passé, comme ce fut le cas lors des épidémies de choléra et d’Ebola dans le passé.
C’est pour cette raison que tous les projets de One Drop portent sur le lavage des mains à des moments clés de la journée et ciblent les jeunes, les femmes, les hommes et les professionnels de la santé dans une optique de durabilité. C’est aussi pourquoi One Drop utilise une approche systémique et intègre les arts et les émotions dans le processus. Et c’est également la raison pour laquelle notre travail dans les établissements de soins de santé et au sein des communautés est si important, et pourquoi il continuera à l’être une fois la crise de la COVID-19 derrière nous.
Chez One Drop, nous poursuivons notre travail vers l’atteinte des objectifs de développement durable. D’ici 2030, nous voulons vivre dans un monde où chacun a accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. Ainsi, nous adaptons nos pratiques pour assurer la protection des communautés vulnérables de la propagation de la COVID-19. En ce moment plus que jamais,nous devons continuer à travailler ensemble et à prendre soin de ceux qui sont le plus dans le besoin pour, du même coup, prendre soin de notre santé globale. Notre travail se poursuit, et il se poursuivra. Maintenant, dans le futur et pour le futur.